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12/11/2013

Bonne école

P1100847-mono25.jpegJe ne vois absolument pas comment on pourrait réparer le fait d'avoir négligé de suivre à temps une bonne école. L'homme qui est dans ce cas ne se connaît pas; il traverse la vie sans avoir appris à marcher; ses muscles relâchés se trahissent à chaque pas. Parfois la vie a la clémence de lui revaloir la dure école qui lui a manqué : une longue maladie exigera de lui pendant des années une énergie, une résignation extrêmes; ou bien quelque soudaine misère fondra sur lui, sur sa femme et sur ses enfants, exigeant de lui une activité qui rendra l'énergie aux fibres relâchées et la résistance au vouloir vivre. Ce qu'il y a de plus souhaitable, c'est, dans tous les cas, une discipline rude, quand il en est temps encore, c'est-à-dire à l'âge où l'on est fier de voir exiger beaucoup de soi. Car ce qui distingue la rude école entre toutes les bonnes écoles, c'est que les exigences y sont grandes, qu'elles y sont sévères; que le bien, l'exceptionnel même y sont exigés comme normaux; que la louange y est rare, l'indulgence inconnue, que le blâme y est cinglant, précis, ne tient compte ni de l'origine, ni du talent.

Friedrich Nietzsche - Ecrits posthumes

Publié dans Livre | Tags : friedrich nietzsche, bonne école | Lien permanent | Commentaires (0) | | |

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